
Dans les pas d'un chevalier du Moyen-Âge
Qu'est-ce qu'un chevalier ?
Lorsque l’on dit « Moyen-Âge », on pense tout de suite aux châteaux forts, aux rois et aux chevaliers qui partent combattre pour défendre la veuve et l’orphelin. En réalité, qu’est-ce que c’est, un chevalier ? Comment le devient-on ? Que fait-on ?
Il faut d’abord savoir que la chevalerie militaire était une communauté regroupant principalement les hommes de la noblesse européenne. De manière plus exceptionnelle, on pouvait aussi retrouver quelques individus reconnus pour leurs haut-faits en faveur d’un seigneur ou d’une cause considérée comme juste. Le statut de chevalier était gage d’une éducation chrétienne de qualité.
En parallèle des chevaliers laïcs (ceux ne menant pas une vie de religieux), se créèrent dès le XIIe siècle des ordres militaires chrétiens validés par le Pape. Parmi les plus connus peuvent être cités les Templiers ou les Hospitaliers, dont la mission était de protéger les lieux saints ainsi que les pèlerins se rendant à Jérusalem. Les chevaliers Teutoniques, eux, avaient pour mission de christianiser l’Europe du Nord-Est, encore païenne.
Le territoire actuel de la communauté de communes des Lisières de l’Oise a donc vu passer un nombre important de chevaliers. Figurent parmi eux Jean de Béthune, seigneur d’Autrêches ; Raoul de Nesle dit Raoulquin, seigneur de Saint-Crépin ; Guy de Nesles, seigneur d’Offémont ou encore Colart de Fiennes, capitaine du château de Pierrefonds, qui ont tous illustré leur talent lors de la célèbre bataille d’Azincourt en 1415.

Un métier appris dès l’enfance
Pour obtenir ce prestigieux statut, les garçons issus de la noblesse commençaient leur apprentissage dès sept ans. Cette éducation abordait entre autres la manière de bien se comporter envers une femme : “l’amour courtois”. Le fin’amor (son autre nom occitan) se base sur un respect strict de l’étiquette des relations sociales et amoureuses… Platoniques, bien entendu.
À leurs quatorze ans commençait l’éducation militaire. Les jeunes hommes gagnaient à cette étape le rôle d’écuyer. Leur étaient enseignés la montée à cheval, le maniement de l’épée et de la lance – vues comme les deux armes les plus prestigieuses – ainsi que le commandement des troupes. Ces préparations apprennent au futur chevalier à répondre à l’appel de son seigneur lorsqu’il entreprend une campagne militaire.
Durant cette seconde période d’apprentissage, l’écuyer accompagne le chevalier, autant sur le champ de bataille que durant les tournois. Ces derniers faisaient partie intégrante de l’apprentissage puisqu’ils reproduisaient les conditions d’une vraie bataille, faisant s’affronter plusieurs clans, dont le but était de faire prisonniers les chevaliers adverses pour en obtenir une rançon. Les chevaliers aidant à la libération de leurs alliés pouvaient alors montrer leur valeur en participant au paiement de la rançon. Cette éducation complète visait à leur apprendre les codes sociaux de la noblesse afin d’être digne de leur rang.

La cérémonie d’adoubement : le « diplôme » du chevalier
Au terme de cette formation venait la cérémonie de l’adoubement. Cet évènement offrait la reconnaissance de ses paires au jeune chevalier, mais également l’équipement nécessaire sur le champ de bataille : les éperons, la bannière, l’écu et l’épée.
Une fois adoubés, les chevaliers devenaient vassaux d’un seigneur ou, pour les héritiers des familles les plus prestigieuses, eux-mêmes seigneurs ayant un ou plusieurs vassaux également chevaliers. Nombre d’entre eux prenaient ensuite sous leur aile de jeunes écuyers provenant de familles nobles pour continuer à enseigner l’art de la chevalerie d’années en années.
Prestigieuse, la vie du chevalier n’en est pas moins dépourvue de risques. C’est même par le risque que les jeunes adoubés peuvent enfin suivre les grands seigneurs dans des batailles illustres, qui ont marqué l’histoire. Gaucher II d’Autrêches, par exemple, s’engage à suivre Saint Louis en Terre Sainte. Lors de la bataille de Mansourah, en février 1250, il est seul face à l’armée turque. Armé de la plus fière panoplie – celle que nous avons cité plus haut – il s’élance face à l’ennemi mais tombe de cheval. Les Turcs en profitent pour l’asséner de coups de massues, il est gravement blessé et meurt quelques heures plus tard. Le roi de France pleure la perte de son ami.
